Choisir entre la chape béton et la chape fluide

Le 24 janvier 2020 Par Solène Labonne

Les différents types de chape

La chape revient souvent dans le langage de la construction surtout quand il s’agit de travaux concernant le revêtement de sol. Toutes les maisons et les bâtiments sont dotés d’une chape. Elle fait partie des couches qui sont mises en place sur le sol d’une habitation avant de poser définitivement un revêtement. C’est la couche en mortier qui est posée sur la dalle et qui est destinée à recevoir le revêtement du sol : carrelage, parquet, stratifié, moquette… Elle permet d’aplanir et de corriger la différence de niveau du sol afin qu’il soit bien droit. Elle est utilisée aussi bien pour recouvrir le sol d’une terrasse, d’une maison, d’un garage.

Elle empêche également les infiltrations d’eau. L’épaisseur moyenne d’une chape est de 3cm. La mise en place d’une chape, qu’il s’agisse d’une chape béton ou fluide, est différente d’une technique à une autre. Elle est également utilisée pour recouvrir un plancher chauffant. Là encore, il est important de bien maîtriser les techniques et de savoir choisir correctement le type de chape à réaliser. En effet, chaque chape est utilisée pour différents chantiers, selon leurs caractéristiques. La chape est regroupée dans deux grandes catégories : la chape béton dite plus couramment la chape traditionnelle et la chape fluide. Chacune sera détaillée dans les paragraphes suivants.

La chape béton ou la chape traditionnelle

La chape traditionnelle ou chape béton se compose généralement de mortier qui se compose essentiellement de sable, d’eau et de ciment. Sa confection se fait avec une bétonnière. Pour la pose, il faut se servir de matériaux spécifiques et la mise en place se fait de façon manuelle avec l’utilisation d’une règle pour étaler et niveler le sol. Ce type de chape est uniquement humide, mais non liquide. Son application est réalisée à partir d’une truelle ou d’une taloche, selon le cas. La chape béton est tout à fait polyvalente. À l’extérieur comme à l’intérieur elle s’adapte parfaitement aux conditions. Elle peut recouvrir différents types de sol comme :

  • – Le PVC
  • – La dalle de béton
  • – Le bois
  • – Le plancher chauffant
  • – Le métal

Cependant, sa réalisation demande beaucoup d’efforts, car presque l’ensemble du travail est effectué à la main. De ce fait, elle demande un grand savoir-faire. Elle a toutefois une très bonne résistance et s’adapte aux bâtiments qui subissent diverses agressions externes. Contrairement à la chape fluide, la chape béton est plus économique en termes de coût.

Des préparations à faire

Avant de procéder à sa mise en place, il y a certaines préparations à effectuer pour que le travail soit très bien réussi :

  • – La préparation du sol
  • – Le nettoyage de la surface
  • – Vérification de l’étanchéité du sol
  • – Faire attention à ce que l’entourage du chantier soit propre et bien sec
  • – Protéger le chantier de l’humidité

Une fois ces étapes réalisées, il faut procéder à la pose. Là encore, il y a différents types de poses. Cette section sera détaillée plus bas.

Des précautions à prendre

Il y a des précautions à prendre, en ce qui concerne la confection d’une chape traditionnelle, à savoir :

  • – Respecter la quantité d’eau : l’objectif est que le mortier soit tout simplement humide
  • – La pose se fait petite à petit et non en grande quantité
  • – Vérifier qu’il n’y a pas de poche d’air et de creux

À cause de nombreuses contraintes qu’il faut respecter, la chape béton est une technique qui est de moins en moins sollicitée.

Le temps de séchage

Bien sûr avant de procéder à la pose du revêtement, il faut attendre que la chape traditionnelle sèche. Le temps nécessaire varie entre une à cinq semaines. Tout dépend de son épaisseur. Pour une chape béton, elle peut être de 1 à 5 cm. Cependant, il n’est pas utile d’attendre un séchage complet pour mettre le revêtement. À partir de 3 semaines, cela est déjà faisable, en faisant cependant attention à travailler en beau temps.

La chape traditionnelle est intéressante pour de petites surfaces et pour certains types de bâtiments. Mais si vous avez décidé d’opter pour cette technique, il est bien plus sage de faire appel à un maçon qualifié. Sinon, si vous avez déjà fait votre choix, il va falloir se préparer physiquement et être capable de maîtriser les procédés. Il faut retenir que cela demande un engagement en matériel, savoir composer la chape avec les bons dosages et de la dextérité pour effectuer le travail qui demande beaucoup de tact. Enfin, à chaque type de sol varie la pose. Il faudra savoir préalablement celle qui est adaptée au vôtre. De la réussite de la chape dépend en grande partie sa durée de vie et sa résistance.

La chape fluide appelée aussi chape liquide

Contrairement à la chape béton, la chape fluide est coulante. Elle se destine également à recevoir un revêtement définitif. Ce genre de chape ne nécessite aucun lissage, car elle est autolissante. De même, il ne demande pas un nivelage, car elle est aussi autonivelante. Elle est bien plus facile à mettre en œuvre qu’une chape béton. Il existe deux types de chape liquide :

La chape liquide à base de ciment

La chape liquide en ciment se compose de ciment, de sable et d’eau. Il faut rajouter en plus un fluidifiant plastifiant. Elle s’adapte aussi bien aux petites surfaces qu’aux grandes. Elle peut être appliquée sur de grandes surfaces, mais dans ce cas, il faut réaliser des joints de fractionnement tous les 75 m2. Son épaisseur n’excède pas les 5 cm. Elle est idéale pour les planchers chauffants, car du fait de sa fluidité elle ne laisse aucun espace vide. Elle a un temps de séchage assez court et convient également aux contraintes des pièces humides comme la cuisine ou la salle d’eau.

 

La chape anhydrite

C’est la chape la plus couramment utilisée, en comparaison avec la chape traditionnelle et la chape liquide en ciment. Cette chape est produite en usine et elle est fluide. Comme précédemment, elle est autonivelante. C’est la chape la moins épaisse, contrairement à la chape béton et la chape liquide en ciment. Son épaisseur n’est que de 3 cm, ce qui est idéal pour les planchers chauffants, car elle diffuse très bien la chaleur. Elle se compose généralement de sable, de calcium et d’un activateur. Cependant, son inconvénient majeur est le temps de séchage. Cela prend environ entre 3 à 9 semaines.

Aujourd’hui, la chape anhydrite est la plus utilisée dans la construction. Mais sa mise en œuvre nécessite le savoir-faire d’un artisan qualifié et expérimenté

Les différents types de pose de chape

Pour poser une chape, qu’il s’agisse d’une chape béton ou une chape fluide, il faut avoir recours à des techniques spécifiques. Elles sont de 4 sortes :

  • – La chape adhérente : elle est appliquée directement sur le support et y adhère grâce à sa composition.
  • – La chape désolidarisée : avant la pose de la chape, on met en place un film en polyéthylène d’une épaisseur maximale de 0,2 mm.
  • – La chape flottante : la chape est coulée sur un isolant phonique ou acoustique. Dans certains cas, selon le type d’isolant, il est parfois nécessaire de poser un film en polyéthylène.
  • – La chape sur plancher chauffant : pour ce type de plancher il faut une couche de désolidarisation qui est appliquée sur une couche d’isolant avant que la chape soit versée.

Attention enfin au moment du coulage à bien marquer le niveau de la chape à déposer pour éviter un défaut de hauteur qui peut engendrer certains problèmes. Dans le cas d’une chape béton par exemple, les portes peuvent être bloquées et ne pas s’ouvrir.